Nos Clochards Célestes

Création / Spectacle en résidence

vendredi 25 novembre 2022

Théâtre

  • 20h00

  • Théâtre Chateaubriand

1h15

à partir de 14 ans

Tarif Découverte de 20€ à 10€

Nos clochards célestes - tableaux apothéotiques - les cœurs à l'unisson et le pavé dans la main -

DISTRIBUTION

Distribution

Paul Pascot - Chef de troupe, écriture, mise en scène

Charlotte Escamez - Dramaturgie

Florine Mullard et Achille Sauloup  - Jeu

Christian Geschvindermann - Scénographie, collaboration artistique

Dominique Borrini - Création lumière

Léo Nivot – Création sonore

Séverine Thiébault, Ysore Bonnardel, Paul Pascot  - Costumes

Ysore Bonnardel – Chargée de production et paillettes
 
Remerciements : Laurine Baguelin, Benjamin Bécasse-Pannier, Cédric Memheld,
Panayotis Pascot, Laure Roldán, Pierrick Fortoul et Tao Leblanc
 
Production Cie Bon-qu’à-ça

Coordination de production Théâtre du Bois de l’Aune – Aix-en-Provence
Coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, le Pôle des arts de la Scène – Friche la Belle de Mai (Marseille), Théâtre Durance - Scène conventionnée d'intérêt national Art et Création – Château Arnoux- Saint-Auban, Théâtre du Bois de l’Aune - Aix-en-Provence, Théâtre de Grasse, Théâtres de Saint Malo.


Avec le soutien :
Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne, dans le cadre du Plan de relance 2022
DRAC Provence Alpes-Côte-d’Azur - Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Département des Bouches-du-Rhône, La ville d’Aix-en-Provence

 

LE SPECTACLE

Nos clochards célestes - tableaux apothéotiques - les cœurs à l'unisson et le pavé dans la main -

 

 

« 02 - À ce qui paraît, bien avant, bien avant tout ce qui est arrivé, il y avait des papillons qui passaient leur minuscule vie à suivre les traces des étoiles qui brillaient le plus. Ils passaient leur vie à tenter d’atteindre l’infini. Ils mouraient, même, vers l’infini.
Et moi, avec ta lumière, ta tête d’ampoule, je ne sais pas, moi, j’ai l’impression que je deviens un de ces papillons égaré qui se cogne inlassablement la nuit tombée sur le premier lampadaire qu’il croise - PokPokPok - jusqu’à s’en cramer les ailes.
Y’avait pire quand même que de suivre quatre pour cent de lumière parmi 96 pour cent d’obscurité, de néant. »


Ils sont 01 et 02. Ils ont déjà perdu tout ce qu’il faut redouter de perdre. Pourtant, l’essentiel semble être là. Il fait tellement froid ici. Le temps ici se compte en gouttes. Si l’un a choisi d’être ici, l’autre le subit. L’un se souvient de ce qu’il s’est passé, l’autre se bat pour s’en rappeler. L‘un veut rester au bord, l’autre convoque le désir d’affronter ce qu’il y a de l’autre côté du Bloc. 01, comme l’architecte d’un monde qu’il ne peut plus réparer, où les mises à jour n’aboutissent plus : c’est trop tard, il le sait. Et 02, un des petits terrassiers de ce grand chantier architectural, petit bras d’un monde qui s’est effrité, d’un monde qui l’aura poussé de force au bord. Mais ça, c’est trop tôt pour s’en rappeler. Des mi-dieux, mi-misérables. Mi-hommes, mi-enfants. Si le monde est devenu trop adulte, eux sont comme s’ils venaient de naître devant nous. Deux êtres ordinaires qui pourraient bien devenir extraordinaires. L’ important : leur chemin et le temps qu’ils nous volent.

 

 

PARLONS DU SPECTACLE…

 

01 -Ça chuchotait de partout : “Pour le moment, on joue le jeu. 

02 - On fait comme ci.  

01 - On joue le jeu comme si on acceptait les règles. 

Vous nous voyez sourire, mais en fait, on se prépare, c’est tout. 

02 - On s’apprête à. 

01 - On vous laisse croire qu’on est de votre côté. 

02 - On laisse les choses venir. 

01 - On met quelques graines qui prennent le temps de germer dans quelques têtes qu’on croise. 

02 - On suit le sens du vent, comme le drapeau, là. Et danser, danser dans tous les sens comme une nuée d’insectes en ondulant chacun de son côté.” 

01 - Oui bon, calmos ! “Mais sachez qu’au moment même - puisque ça devrait bien arriver un jour ou l’autre - au moment même où le vent cessera de frapper, et que le drapeau se repliera et pendra comme un linceul, nous aurons les allumettes au bout des doigts et nous prendrons la responsabilité du brasier. La foule, attirée comme des papillons de nuit vers les flammes.

Enfin la possibilité de /

02 - /Mais ça n'est jamais venu. 

Extrait de Nos Clochards Célestes de Paul PASCOT

À PROPOS

La compagnie Bon-Qu’à-Ça rassemble des équipes sous la direction artistique de Paul Pascot (comédien formé à l’Ecole département de l’Essonne puis à l’Ecole Régionale d’acteurs de Cannes Marseille) pour mener à bien chaque aventure artistique. La compagnie est symbolisée par le trombone. Un objet qui n’est bon qu’à tenir des feuilles entre elles mais qui peut se révéler être un outil indispensable pour permettre d’ouvrir n’importe quelle serrure. Chaque aventure artistique tente d’éconduire toute forme d'élitisme ou de populisme pour tendre vers des aventures populaires et savantes.


Après la création de la Soucoupe et le Perroquet et de l’Amérique, la compagnie Bon-Qu’à-Ça consolide son ancrage sur le territoire d’Aix-en-Provence, notamment avec le compagnonnage du Théâtre du Bois de l’Aune, avec le projet RETROUVONS-NOUS en mars 2021, où Paul Pascot a rencontré, écouté et enregistré plus de 180 habitants de tous milieux (centres sociaux, écoles, associations, conservatoires, petites soeurs de Jésus, startupeurs...) de la ville sur une semaine pour tenter de prendre la température sur ce que nous avons traversé lors du début de la crise sanitaire.. Vient ensuite le projet MASTORY avec des artistes de la scène urbaine d’Aix-en-Provence dirigé par Paul Pascot en 2022 pour donner la possibilité à 8 jeunes artistes de travailler pendant 6 mois et suivre des Master Class avec des artistes confirmés. Une finalité : Une semaine de création avec des professionnels pour monter un spectacle mêlant les arts de ces jeunes artistes à l’issue de cette période de rencontre/travail. Fait le 27 septembre 2022 au théâtre du Bois de l’Aune devant plus de 300 spectateurs.


Parallèlement à l’écriture des Clochard Célestes, la compagnie Bon-qu’à-ça a aussi commandé un nouveau texte à Serge Kribus, l’auteur de l’Amérique. Le texte s’appelle La Faille, et sera mis en scène par Paul Pascot pour la saison 2023-2024.
Depuis mars 2021, Paul Pascot travaille bénévolement avec le Collectif Agir d’Aix en Provence qui aide les migrants le temps qu’ils obtiennent leurs papiers. Il a commencé un travail artistique avec 14 de ces femmes et hommes en attente de papiers sur Paroles d’Exil (6 mois de travail avec des professeurs de FLE; édition d’un recueil de poèmes, exposition photographique, représentation-prise de paroles avec leurs poèmes en public.
Depuis la pépinière d’artistes au Liban de la commission internationale du théâtre francophone dont il a fait partie en 2021, Paul Pascot a tissé des liens avec plusieurs artistes d’autres pays, d’autres continents. Deux aventures artistiques devraient commencer à se monter entre la compagnie BQC, le Luxembourg, le Liban (avec Les murs parlent) et le Canada (avec la Faille).


Deux oubliés, deux irrécupérables qui balbutient les prémices de leur rencontre poétique et prennent le temps de se déployer devant nous. Chercher la lumière. ? Ils sont du côté du bruit qui perce le silence, du pavé qui chuchote la révolution. De là, ils partagent leur monde loin de l’organisation du nôtre… et pourtant…


Puisque la multiplication des combats/révoltes n’étampera plus le monde de demain, le désir de construire un tel spectacle réside sur l’ambition d’attaquer l’inlassable et épuisant bégaiement de l’Histoire. Ce sont plutôt vers les petites révolutions intérieures (qui naissent de l’incompréhension, du questionnement ou d’une histoire qui finit mal, très mal) que l’artiste doit se tourner et tenter de les convoquer sur le plateau pour faire effraction dans l’Histoire et inventer une aventure capable d’intéresser notre sensibilité supérieure. Si l’Histoire n’apprend pas de ses erreurs, il nous reste à sentir et apprendre à ne jamais oublier que l’Histoire est infatigablement répétitive; quitte à le faire violemment, au risque que quelqu’un décide de changer la Fin. Et que ce changement murmure un commencement, un potentiel « maintenant ». 

 

Les Clochards Célestes, c'est une écriture du sensible, faisant se répondre lumière, son, paroles, espace et corps. Des discussions et recherches à la table sont nées des hypothèses, puis un univers, celui de 01 et 02, testées en bouche par les comédiens, sous le regard du chef de troupe-auteur, Paul Pascot. Lorsque l'on avance dans le noir, que tout au devant s'étend l'inconnu, la définition de la sensibilité juste s'élabore autant par la validation que par la négation de l’idée. La rupture avec la société est une bascule dans un autre monde. Comment a-t-elle eu lieu ? Nul ne s'en souvient. C'est comme une autre naissance. Ou un bégaiement.

Paul Pascot - Metteur en scène