L’Amante Anglaise

Sandrine Bonnaire

samedi 6 décembre 2025

Théâtre

  • 20h00

  • Théâtre L'Hermine

2h10

à partir de 15 ans

Tarif A : 42,50€ à 11€

Quand Sandrine Bonnaire rencontre Marguerite Duras

DISTRIBUTION

L’Amante Anglaise

 

L’Amante anglaise de Marguerite Duras

Mise en scène : Jacques Osinski 

Avec Sandrine Bonnaire, Grégoire Oestermann David Migeot.

Texte publié aux éditions Gallimard,

Lumières : Catherine Verheyde

Costumes : Hélène Kritikos

Dramaturgie : Marie Potonet

 

Photos : Pierre Grosbois

 

Production Théâtre de l’Atelier en co-production avec L’Aurore Boréale. Co-production Théâtre Montansier, Versailles et Châteauvallon-Liberté, scène nationale. La Compagnie L’Aurore boréale est conventionnée par la DRAC-Ile de France.

 

LE SPECTACLE

Quand Sandrine Bonnaire rencontre Marguerite Duras

Sandrine Bonnaire revient au théâtre pour incarner Claire Lannes, la meurtrière de "L'Amante anglaise" de Marguerite Duras, qui ne parvient pas à expliquer son geste.

Sur une scène vide, visage nu face au public, l'actrice donne corps et voix à une femme dont la naïveté fait place à la morale. 

L’Amante anglaise, c’est d’abord l’histoire d’une obsession ; celle de Marguerite Duras pour un fait divers. Particulièrement marquée par le fait que la meurtrière, qui s’était pourtant rapidement avouée coupable, ne parvenait pas à expliquer son geste, Duras n'écrit pas moins de trois versions de ce fait divers. L’Amante anglaise est la dernière et Duras n’y a retenu que l’essentiel ; il y a un meurtre sans raison apparente, une meurtrière et son mari, et quelqu’un qui cherche à comprendre. 

C’est pour ce projet et ce qu’il raconte que Sandrine Bonnaire remonte sur les planches de théâtre quasiment 10 ans après sa dernière expérience. Dans une mise en scène d’Osinski, qui respecte à la lettre le dépouillement voulus par Duras, elle incarne la criminelle Claire Lannes, à la fois coupable et naïve. 

 

 

 

"Une grande actrice, un crime, et un mystère à élucider. Jacques Osinski porte à la scène ce sombre roman de Marguerite Duras. C’est glaçant et vertigineux sur les affres de l’âme humaine. C’est aussi l’occasion de voir la trop rare Sandrine Bonnaire brûler les planches." LES INROCKS

 

"Osinski actualise avec justesse ce texte qui résonne différemment à l'ère post #metoo, puisque la protagoniste est une femme sous emprise, brimée, qui s'exprime librement pour la première fois sur scène."  LA TERRASSE 

 

“Sandrine Bonnaire

Après avoir interprété entre 2017 et 2019 plusieurs textes de Marguerite Duras, accompagnée par les musiciens Erik Truffaz et Marcelo Giuliani, Sandrine Bonnaire poursuit l’exploration de l’univers de la romancière et dramaturge, avec L’Amante Anglaise

 

“En creux, c’est une pièce qui parle d’amour”

L’Amante anglaise, de Marguerite Duras, créée en 1968 dans une mise en scène de Claude Régy, est un diamant noir. C’est une pièce sur la folie, grand thème durassien par excellence. Tout part d’un fait divers : dans les années 50, Marguerite Duras se passionne pour un homicide survenu à Savigny-sur-Orge. Amélie Rabilloud avait tué son mari, Georges Rabilloud, et découpé son corps en morceaux. Une chose intéressait Duras au plus haut point : la meurtrière était incapable d’expliquer son geste. Tel est le point de départ.  

Dans L’Amante anglaise, elle reprend donc les deux personnages du fait divers. Claire, la femme, et Pierre, le mari. Elle y ajoute un troisième personnage, celui de Marie-Thérèse, la cousine sourde et muette qui sert de bonne au couple. C’est elle qui est tuée par Claire, et non pas son mari comme dans le fait divers. La pièce prend la forme d’un interrogatoire. Claire Lannes et son mari Pierre sont interrogés par un homme mystérieux qui n’est ni un juge ni un psychanalyste. Ainsi émergent des lambeaux de vérité, mais surtout des morceaux de brouillard. 

Le personnage de Claire, joué par Sandrine Bonnaire, est le plus fascinant. Est-elle folle ? Est-elle une sorte de personnage poétique dont personne dans son entourage ne saisit la profondeur ? Et d’où vient sa violence ? “Je la vois surtout comme une enfant, dont elle a par moment la profondeur. Elle me rappelle aussi le personnage de La Cérémonie que j’avais jouée sous la direction de Chabrol. Elle me fait penser aussi, par certains côtés, à ma petite sœur Sabine, autiste, et à qui j’avais consacré un film. Il y a une pureté dans le personnage de Claire. Elle semble innocente. Bien qu’ayant coupé cette femme en plusieurs morceaux, le crime semble presque détaché d’elle… “ analyse Sandrine Bonnaire. 

L’interrogatoire fait surgir la médiocrité de sa vie conjugale et de sa relation avec son mari symbolisée par ces plats réguliers de viande en sauce, qu’elle ne peut ingurgiter : “L’Amante anglaise, le titre de la pièce, c’est en fait “la menthe anglaise”, qui pousse dans le jardin. C’est une herbe qui a des propriétés purgatives contre la lourdeur de la nourriture qu’on lui propose. Le personnage de Claire aurait besoin d’une autre nourriture. Et sans doute rêve d’autre chose, d’un amour absolu et authentique. Ce jeu de mots la révèle… En creux, c’est une pièce qui parle beaucoup d’amour” souligne l’actrice.  

Marguerite Duras ne donne pas la clé du personnage de Claire, mais seulement quelques pistes. La seule leçon de cette pièce troublante : il faut se garder de juger les gens trop vite.”  

Théâtral Magazine

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